On jouait en plein air ou en quiller couvert : le quiller était situé sur un terrain communal et un bistrot se trouvait souvent à proximité ; il fallait se désaltérer ou prendre des forces avec quelques verres de vin : A Montardon, il y eut un quiller en plein air chez Bébiot et un couvert chez Poulot ; un avis du 1er mars 1903 signé de Lhept, Maire « annonce l’enquête sur le projet de concession temporaire à M. Baradat Guil, aubergiste, moyennant une redevance annuelle de deux francs et pour une durée de trente ans d’une parcelle de terrain communal longeant le V° N°9 dit de Roumas et Passades pour y établir » « un quiller couvert », id pour Hargoaa sur terrain communal.
Les premières compétitions eurent lieu à Dax en 1898 et avant 1914, des concours furent organisés entre les communes avec un renouveau entre les 2 guerres (1918-1939)
Les quilles de neuf étant devenues très chères et durant en bon état difficilement plus de six mois, le jeu fut abandonné petit à petit au profit du jeu de quille de six (3 grandes et 3 petites) jeu actuellement pratiqué où anciens et jeunes mesurent leur force et leur adresse avec « le boulon ».
Je sais par des témoignages oraux que ces bals représentaient des moments importants et attendus, moments de joie et de détente après le dur labeur de l’année : cela permettait de rencontrer les filles et je sais que parfois certains mariages en découlèrent.
Ces bals se déroulaient alternativement dans deux ou trois lieux approuvés par le Maire, endroits où se trouvaient à la fois agrément et réconfort.
On trouvera la photocopie de l’arrêté municipal signé du Maire, Lhept, recommandant « la décence et interdisant le port d’armes, canne ou bâton, qui devront être confiés au gardien ».
L’article 4 du règlement fut rarement mis à exécution : « les scènes de désordre, rixes ou querelles » étant exceptionnelles, les danseurs un peu excités ayant seulement parfois quelques points à faire entre eux ou surtout « avec des estrangers » un peu entreprenants, mais la maréchaussée dût rarement intervenir.
« Sers d’espérouquère, noeyts d’arridoulere, arrilhets et pinnets, thus, thus canteries, tounhads, bateries, thapots e pots ».
Nombreuses veillées pour le dépiquage du maïs où la monotonie du travail se trouvaient rompues par la découverte d’un épi rouge ou noir, résurgence génétique qui prouvait l’effervescence générale et donnait droit à un baiser, ponctué par une vibrante chanson reprise en chœur avec les belles voix béarnaises.
D’après le livre « Montardon – le grand livre de la vie (1310-1985) » de Monsieur Robert LOUSTALOT