Jeudi 14 novembre dans la toute nouvelle salle du Laaps’Art, plus de quarante personnes ont assisté à la conférence donnée par le tandem Régine Péhau Gerbet et Pierre Castillou, et qui avait pour but d’amener le public sur les traces de ces migrants, qui au XIX siècle surtout, sont allés « chercher fortune » sur les rives lointaines, au-delà de l’Océan Atlantique (États-Unis et Argentine en premières destinations. La 1re surprise, c’est que les 3 B (Bigorre, Béarn, Pays basque) sont les régions qui ont fourni le plus de migrants en France, bien loin cependant des millions d’irlandais, de britanniques, d’allemands, ou d’italiens. 2e surprise, avec le passage de la voile à la vapeur les nouvelles compagnies maritimes anglaises, allemandes, et françaises ont vu dans les migrants, une nouvelle « poule aux œufs d’or », et elles feront fortune avec ce commerce. 3e surprise, pour partir il faut payer, et parfois assez cher, pour être transporté dans des conditions souvent aléatoires, rudimentaires, ou insalubres. Le récit, avec ces deux exemples béarnais, de cette traversée, raconté avec verve et humour, a enchanté le public. Du départ retardé au naufrage, du départ forcé à la naissance en pleine mer, des épopées rocambolesques que le temps n’a pas gommé des mémoires. Les relations entre certains des descendants de ces migrants et de leurs ancêtres restés dans les trois B ont permis de maintenir le fil de la mémoire de ces milliers de gens « modestes » capables d’affronter les aléas de cette traversée, souvent sans retour. Certains des auditeurs ont pu ainsi évoquer les relations avec leur lointaine famille.